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Cookies tiers : Google conserve leur usage dans Chrome

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Cookies tiers : Google renonce à leur suppression dans Chrome 🚦

Le débat autour des cookies tiers ne cesse de faire couler de l’encre, en particulier depuis l’annonce retentissante de Google le 22 avril 2025. Bien que la firme de Mountain View projetait d’en finir avec ces fameux traceurs numériques en 2025, elle vient finalement de trancher : ils seront encore tolérés dans le navigateur Chrome. Cette décision ne fait pas simplement l’effet d’une annonce technique, mais elle rebat les cartes de l’écosystème publicitaire, de la gestion des données, et de la protection de la vie privée en ligne. Plongeons ensemble dans le contexte, les enjeux et l’avenir des cookies tiers dans le paysage numérique actuel.

Comprendre les cookies tiers : définition et usages 📊

Qu’est-ce qu’un cookie tiers ?

Un cookie tiers (ou third-party cookie en anglais) est un fichier texte déposé par un domaine différent de celui que visite l’internaute. Concrètement, lorsque vous surfez sur un site web, ce dernier peut intégrer des éléments provenant de domaines extérieurs — comme une publicité, un bouton de réseau social ou un outil d’analyse. Ces scripts ajoutent alors des cookies sur votre navigateur, permettant à leurs éditeurs de suivre vos déplacements sur différents sites.

À quoi servent les cookies tiers ?

Les cookies tiers deviennent la colonne vertébrale de la publicité ciblée sur internet : ils identifient les préférences, les habitudes de navigation, et permettent de proposer à l’internaute des annonces correspondant à ses intérêts. Au-delà de la publicité, ces traceurs facilitent également le retargeting (cibler un utilisateur ayant consulté un produit sans l’acheter), mais aussi la mesure d’audience et le suivi statistique multi-domaines.

Leur adoption massive par les annonceurs et les réseaux publicitaires s’explique par leur efficacité à profiler les utilisateurs 😯. Pourtant, cette pratique suscite de vifs débats quant au respect de la vie privée, comme l’illustrent les nombreuses enquêtes et régulations en Europe.

L’annonce de Google : un virage stratégique inattendu

Un retour en arrière dans la stratégie de Google

Depuis plus de deux ans, Google évoquait, repoussait, testait puis replanifiait la suppression progressive des cookies tiers de Chrome. Les utilisateurs s’attendaient à ce que 2025 marque une révolution avec leur blocage par défaut, à l’instar de ce que proposent déjà Safari (Apple) et Firefox (Mozilla). Pourtant, face aux incertitudes du marché publicitaire et à la pression de ses partenaires économiques, Google a choisi de conserver ces traceurs symboliques de l’économie numérique.

Ce choix est d’autant plus marquant que la part de marché de Google Chrome représente plus de 60 % des utilisateurs mondiaux de navigateurs web 🌍. En refusant de s’aligner sur ses concurrents, la firme américaine opère donc un changement stratégique de grande ampleur pour les pratiques du web. Cette décision pourrait ouvrir la voie à une diversification des choix pour les utilisateurs, incitant ainsi d’autres acteurs du marché à se démarquer. Par conséquent, les meilleurs navigateurs web alternatifs pourraient gagner en visibilité et en popularité, offrant aux consommateurs des options qui privilégient la confidentialité et la sécurité. Cette évolution pourrait transformer en profondeur l’écosystème des navigateurs, entraînant des innovations et un renouveau dans la manière dont nous naviguons sur internet.

Pourquoi cette décision fait-elle autant parler ?

Plusieurs raisons expliquent l’ampleur de la réaction à cette annonce :

  • La confiance des internautes envers les services Google était conditionnée à la mise en œuvre de mesures plus strictes pour limiter le pistage intersite.
  • Les régulateurs, notamment européens, font pression sur les géants du digital pour renforcer le consentement éclairé des utilisateurs.
  • Les annonceurs craignaient de voir leur efficacité publicitaire réduite, faute de solutions alternatives matures.

Ce renoncement retarde toute la mutation de l’écosystème publicitaire vers des modèles plus respectueux de la confidentialité — et incite, de facto, à prolonger l’ère des cookies tiers sur le web.

Cookies tiers : état des lieux en 2025 🕵️

L’adoption variable selon les navigateurs

Chrome n’étant plus sur la voie d’un blocage automatique des cookies tiers, les utilisateurs n’ont pas tous le même niveau de protection selon leur navigateur. Chez Apple, le navigateur Safari bloque ces traceurs par défaut depuis 2020, tout comme Firefox qui en limite l’usage grâce à son module « Enhanced Tracking Protection ». Dès lors, près de 39 % des internautes refusent déjà systématiquement ce type de cookies, selon les chiffres publiés par la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) 🔒.

La répartition de la protection varie donc largement, avec un avantage significatif pour les navigateurs dits « privacy-friendly », mais une persistance des cookies tiers sur la majorité des ordinateurs, tablettes et smartphones sous Chrome.

Un pilier toujours central du marketing digital

Même si Google collecte une grande quantité d’informations via ses propres comptes utilisateur (Gmail, YouTube, Maps, etc.), les cookies tiers demeurent stratégiques pour de nombreux annonceurs. Ils servent à mesurer plus précisément la performance des campagnes, à créer des segments d’audience sophistiqués et à garantir un certain retour sur investissement (ROI). Selon Erwan Lohezic, directeur général de l’agence Biggie, rien ne remplace encore complètement la granularité et l’efficacité de ces traceurs dans l’écosystème actuel.

Une pression croissante sur les modèles alternatifs

La perspective de la disparition des cookies tiers avait poussé tout l’écosystème à innover. De nouveaux standards, comme le Privacy Sandbox développé par Google, ou encore le « contextual targeting » (ciblage basé sur le contenu), étaient testés à grande échelle. Avec l’annonce de Google, l’urgence de basculer vers ces solutions alternatives se trouve ralentie, repoussant ainsi leur adoption à grande échelle. Cela n’enlève rien à la nécessité, sur le moyen terme, d’investir dans des modèles plus respectueux des données personnelles.

Pourquoi les cookies tiers posent-ils problème ? ⚖️

Une menace pour la vie privée des internautes

La principale critique adressée aux cookies tiers concerne leur capacité à suivre les internautes sans leur consentement éclairé, sur de nombreux sites différents, souvent à leur insu. Cela mène à la construction de profils utilisateurs détaillés, parfois sensibles, utilisés notamment pour le ciblage publicitaire, mais aussi pour influencer les comportements de consommation.

Avec le RGPD (Règlement général sur la protection des données) en Europe, l’accent a été mis sur le consentement explicite et la transparence. Les sites doivent désormais demander l’accord de l’utilisateur avant de déposer des cookies tiers, ce qui a drastiquement diminué leur taux d’acceptation.

Vers une défiance des utilisateurs

La multiplication des bandeaux cookies et des alertes de gestion des traceurs a fragilisé la confiance des internautes envers l’économie numérique. L’opacité persistante autour des usages des données stockées via cookies a provoqué une prise de conscience, alimentant une attente croissante de protections par défaut :

  • Solutions de navigation privée, VPN, bloqueurs de traceurs…
  • Utilisation accrue de navigateurs alternatifs à Chrome
  • Migrer vers des moteurs de recherche axés sur la confidentialité (comme DuckDuckGo)

Face à ces tendances, le maintien des cookies tiers dans Chrome risque donc d’aggraver la fracture numérique entre les géants technologiques et une partie du public soucieux de leur vie privée.

Publicité en ligne : quelles conséquences ? 💸

Les annonceurs sur le qui-vive

Du côté des publicitaires, le report de la fin des cookies tiers offre un sursis bienvenu. Il permet de poursuivre le ciblage efficace des campagnes et de disposer d’un retour sur investissement maîtrisé. Toutefois, cette extension de l’ancien monde du web n’est qu’un sursis, car la tendance globale reste à la limitation progressive de ces traceurs.

Les agences et réseaux publicitaires multiplient déjà les tests sur de nouveaux formats : identifiants anonymes, ciblage contextuel, données first-party (directement recueillies par un site auprès de ses utilisateurs)… Chaque acteur cherche la martingale pour concilier performance, personnalisation et conformité croissante aux réglementations sur la protection des données.

Une nécessaire adaptation technique et légale

La pérennité des cookies tiers n’est pas garantie, même chez Google : de futures législations européennes ou américaines peuvent remettre en cause, à court ou moyen terme, ce type de technologie. Dès lors, les professionnels du marketing digital doivent anticiper la transition et investir dès aujourd’hui dans la diversification de leurs outils de collecte et d’analyse des audiences.

L’avenir des cookies tiers : entre statu quo et recherche de solutions 🔍

La Privacy Sandbox de Google : une innovation controversée

Google ne cache pas sa volonté d’encadrer l’usage des données sans handicaper totalement le secteur publicitaire. Avec Privacy Sandbox, un ensemble de nouvelles API visent à réduire le recours aux cookies tiers tout en permettant un ciblage publicitaire respectueux de l’anonymat des utilisateurs. Pourtant, ces alternatives, encore en phase de test, font débat sur leur efficacité réelle et leur conformité avec le RGPD. Des associations de défense de la vie privée considèrent qu’il s’agit d’un moindre mal, mais restent sceptiques sur la profondeur du changement.

Premiers enseignements à tirer de cette annonce

L’abandon du calendrier pour la suppression des cookies tiers n’est pas synonyme d’immobilisme. Il accélère, au contraire, la prise de conscience généralisée autour des enjeux de confidentialité en ligne. Les éditeurs qui misent tout sur les cookies tiers doivent dès maintenant :

  • Développer leur collecte de « first-party data » via l’inscription, les newsletters ou les programmes de fidélité.
  • Explorer les stratégies de ciblage contextuel indépendantes des traceurs externes.
  • Renforcer la transparence et le dialogue avec leurs utilisateurs sur l’usage des données.

L’arrivée probable de nouvelles réglementations, la pression des utilisateurs pour une meilleure protection de la vie privée, et l’innovation des concurrents dans le domaine de la privacy rendent l’avenir des cookies tiers plus incertain qu’il n’y paraît.

Comment les internautes peuvent-ils protéger leur vie privée face aux cookies tiers ?

Conseils pratiques pour limiter le pistage

En attendant une éventuelle harmonisation légale ou technique, chaque internaute peut adopter des gestes simples pour réduire sa dépendance aux cookies tiers et préserver sa vie privée :

  • Privilégier des navigateurs qui bloquent par défaut les cookies tiers, comme Firefox ou Safari.
  • Installer des extensions de bloqueurs de traceurs (uBlock Origin, Privacy Badger…)
  • Utiliser le mode navigation privée pour éviter l’enregistrement de cookies lors de sessions sensibles.
  • Configurer les paramètres de Chrome pour désactiver ou limiter le pistage publicitaire.
  • Effacer régulièrement les cookies et le cache de votre navigateur.

Ces bonnes pratiques contribuent à redonner à l’utilisateur un contrôle accru sur l’exploitation de ses données personnelles 🛡️.

Le rôle de la sensibilisation et de l’éducation numérique

L’évolution des réglementations et des technologies ne saurait suffire sans une pédagogie affirmée, tant auprès du grand public que des professionnels. Mieux comprendre le fonctionnement des cookies tiers, c’est pouvoir mieux naviguer sur Internet sans sacrifier sa sécurité ni son expérience utilisateur. La CNIL, les associations de défense des consommateurs, ainsi que des initiatives privées, multiplient guides, modules interactifs et formations pour accompagner cette transition vers une économie du web plus responsable.

Conclusion : cookies tiers, un équilibre entre évolution technologique et enjeux sociétaux

L’annonce de Google de poursuivre l’utilisation des cookies tiers dans Chrome signale un temps d’arrêt dans la marche forcée vers la confidentialité totale en ligne. Cela prolonge la période de coexistence entre anciens et nouveaux modèles de gestion des données, tout en gardant sous tension les débats sur la publicité, la monétisation des contenus et la vie privée. Pour les annonceurs comme pour les internautes, il s’agit d’un sursis et non d’une victoire définitive de l’un ou de l’autre camp.

L’enjeu pour les années à venir ? Construire un consensus autour d’alternatives efficientes aux cookies tiers, capables d’offrir un web financé par la publicité, mais respectueux de l’utilisateur. Cette évolution passera forcément par une collaboration étroite entre éditeurs, autorités et grand public. Les cookies tiers restent pour l’heure au cœur du marketing digital, mais leur crépuscule reste inévitable à moyen terme. Restez informés, car la suite de l’histoire du web s’écrira avec ou sans eux ! 💡

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Image de Patrick DUHAUT

Patrick DUHAUT

Webmaster depuis les tous débuts du Web, j'ai probablement tout vu sur le Net et je ne suis pas loin d'avoir tout fait. Ici, je partage des trucs et astuces qui fonctionnent, sans secret mais sans esbrouffe ! J'en profite également pour détruire quelques fausses bonnes idées...